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Résumé Détaillé de Constantine :

• Nom arabe algérien : قسنطينة
• Nom amazigh : ⵇⵙⵏⵟⵉⵏⴰ

Administration

• Région : Constantinois
• Wilaya : Constantine (chef-lieu)
• Daïra : Constantine (chef-lieu)
• Président de l'APC Mandat : Charaf Bensari (RND) 2022-2026
• Code postal : 25000
• Code ONS : 2501

Démographie

• Gentilé : Constantinois, Constantinoise
• Population : 448 374 hab. (20081)
• Densité : 1 936 hab./km2

Géographie

• Coordonnées : 36° 17′ 00″ nord, 6° 37′ 00″ est
• Altitude : 694 m
• Superficie : 231,63 km2

De haut en bas et de gauche à droite : le pont de Sidi Rached ; la gare et la statue de Constantin Ier, le palais Ahmed Bey ; la mosquée Émir Abdelkader, la passerelle Mellah-Slimane avec la Medersa ; le pont de Sidi M'Cid, les ruines de Tiddis ; le monument aux morts, pont naturel sur le Rhummel ; et enfin le pont d'El-Kantara.

Localisation de Constantine

Localisation de la commune dans la wilaya de Constantine.

• Site de la commune de Constantine : www.commune-constantine.dz

Constantine est l'une des villes les plus importantes de l’Est algérien. Elle occupe une position géographique centrale dans cette région, étant une ville charnière entre le Tell et les Hautes Plaines, au croisement des grands axes nord-sud (Skikda-Biskra) et ouest-est (Sétif-Annaba). Elle est également la principale métropole de l’Est du pays et la plus grande métropole intérieure du pays, elle assure des fonctions supérieures notamment culturelles et industrielles.

Constantine se situe à 431 km à l'est de la capitale Alger, à 130 km à l'est de Sétif, à 119 km au nord-nord-est de Batna, à 198 km au nord-ouest de Tébessa, à 146 km au sud-est de Jijel, à 89 km au sud-sud-ouest de Skikda et à 156 km à l'ouest-sud-ouest d'Annaba.

Communes limitrophes de Constantine

• Ibn Ziad
• Hamma Bouziane
• Didouche Mourad
• Zighoud Youcef
• Aïn Smara
• Ali Mendjeli
• El Khroub
• Ibn Badis

Topographie et Géologie

Constantine se déploie sur un paysage complexe et varié, caractérisé par une alternance de plateaux, collines, vallées et falaises abruptes, créant un environnement topographiquement diversifié. La ville repose sur un socle rocheux situé à une altitude de 649 mètres, séparé des territoires environnants par des gorges profondes où serpente l'oued Rhummel, formant une barrière naturelle avec les montagnes de Ouahch et Sidi Mcid à l'est et au nord, et surplombant de 300 mètres le bassin d'El-Hamma à l'ouest. Cette position stratégique a principalement été choisie pour ses avantages défensifs. Les terrains fertiles abondent dans les environs immédiats de la ville.

Climat

Le climat dans la région de Constantine est de type méditerranéen, caractérisé par de grandes variations de température. Les précipitations annuelles varient entre 500 et 700 mm. Les hivers peuvent être rigoureux, avec des températures pouvant descendre jusqu'à -6 °C, tandis que les étés sont souvent très chauds, avec des températures atteignant parfois 47 °C.

Transports

Transport Routier

L'axe majeur de l'autoroute Est-Ouest traverse l'aire urbaine de Constantine au sud, passant à proximité de l'aéroport et de l'université Mentouri, facilitant ainsi les déplacements au sein de la région.

Transport Ferroviaire

Constantine bénéficie d'une gare ferroviaire centrale qui joue un rôle crucial dans le réseau de transport ferroviaire, connectant les principales villes de l'est de l'Algérie.

Transport Urbain

Le système de transport urbain de Constantine est en constante amélioration et densification, visant à moderniser l'infrastructure de transport existante.

Transport en Commun

Deux modes de transport en commun par bus coexistent : le service public, géré par l'Entreprise de Transport de Constantine (ETC), qui propose des bus modernes et un service régulier, et un réseau étendu de bus privés, exploités par des entreprises individuelles, offrant une couverture complète de la région.

Tramway

Le premier segment du tramway, long de 8,9 kilomètres et comprenant dix stations, relie le stade Benabdelmalek Ramdane au centre-ville à la cité Zouaghi dans le sud-est. Inauguré le 4 juillet 2013, il accueille quotidiennement environ 70 000 passagers, fonctionnant de 5h à 23h avec des fréquences de passage de trois minutes aux heures de pointe et de cinq minutes en période creuse. Cette ligne sera ultérieurement étendue par deux nouveaux segments depuis Zouaghi, l'un vers l'aéroport Mohamed Boudiaf et l'autre vers la nouvelle ville Ali Mendjeli. Un complexe multimodal est également en construction à Zouaghi sur un site de 10 hectares.

Téléphérique

Adapté à la topographie accidentée de Constantine, le téléphérique offre une alternative efficace à la congestion routière. Depuis 2010, une ligne téléphérique de 2,3 km traverse les gorges de l'oued Rhummel, connectant l'est de la ville depuis la place Tatache Belkacem à l'ouest près de la cité Emir Abdelkader, avec une escale au CHU Ben Badis. Elle comprend 33 cabines de 15 places, permettant de parcourir la distance en huit minutes et de transporter jusqu'à 2 400 personnes par heure.

Transport Aérien

L'Aéroport de Constantine - Mohamed Boudiaf (code IATA : CZL) se trouve à environ 12 km au sud de la ville. Principalement desservi par Air Algérie, Tassili Airlines, TUI fly Belgium, et Transavia France depuis 2020, cet aéroport a une capacité de 700 000 passagers par an. L'inauguration d'un second terminal le 14 juin 2013 par le ministre des Transports a augmenté sa capacité à 1 million de passagers annuels.

Toponymie

Le nom de la ville dérive de l'empereur romain Constantin Ier, qui l'a restaurée et embelli en 313 après qu'elle fut assiégée et dévastée par Maxence et Domitius Alexander en 311, la rendant la capitale de la province de Numidia Constantina. Le nom officiel algérien de la ville est Qacentina, connue en arabe algérien sous Ksentina. Le nom antique de Cirta, possiblement dérivé de la racine sémitique QRTN, signifie "ville" ou "village" en phénicien. Une autre hypothèse suggère que le nom provient du terme berbère "tissirt", signifiant "meule", en référence à l'abondance de culture de blé dans la région.

Histoire

La région de Constantine a été habitée dès la préhistoire, avec des traces d'occupation humaine importantes au Néolithique. La ville, fondée vers le VIe siècle av. J.-C., a été un centre important pour les Massyles, puis pour les Numides sous le règne de Massinissa. Devenue un enjeu lors des guerres puniques, elle a connu une période de prospérité sous les rois numides. La ville a été marquée par différentes périodes de domination, notamment romaine, byzantine, et ottomane, avant de passer sous contrôle français au XIXe siècle.

Époque Ottomane

Sous la domination ottomane dès le XVIe siècle, Constantine devient le siège du Beylik de l'Est, jouissant d'une certaine prospérité et autonomie. La ville était divisée en quatre quartiers principaux, comptant de nombreuses mosquées et zaouïas, et dirigée par des autorités locales, tout en participant activement à la gestion des affaires urbaines. Cette période a également été marquée par des constructions importantes et un essor urbain, bien que suivie par une ère d'anarchie et de désordres jusqu'à l'arrivée des Français en 1830.

Le Combat de Somah en 1836

Peinte par Horace Vernet en 1839 et exposée au Musée Rolin à Autun, cette œuvre illustre la résistance acharnée de Constantine, dirigée par Hadj Ahmed Bey, face à la conquête française. En 1836, le maréchal Clauzel, gouverneur général de l’Algérie, lance une expédition contre Constantine. Ahmed Bey défend victorieusement la ville lors d'une bataille contre les troupes françaises. Un corps de 7 000 hommes assiège la ville le 21 novembre 1836, mais deux assauts français échouent près de la porte d'El-Kantara, forçant les troupes à se replier, abandonnant armes, bagages et blessés.

Prise de Constantine en 1837

En 1837, l'armée française, sous le commandement du général comte de Damrémont et forte de 16 000 hommes, lance une seconde expédition. Après la mort de Damrémont, remplacé par le général Valée, et deux jours de combats acharnés, les Français, menés par le lieutenant-colonel Lamoricière, pénètrent dans la ville par la "place de la Brèche". Le 13 octobre, après une résistance farouche, Constantine tombe aux mains des Français, qui subissent de lourdes pertes. Le Bey Ahmed s'enfuit dans les Aurès, continuant la résistance pendant onze ans avant de se rendre en juin 1848.

Transition Administrative

Après l'occupation française, Constantine subit d'importants changements administratifs. Initialement sous le contrôle d'un ḥākim et d'une autorité militaire, elle devient un point central pour les opérations françaises dans l'Est. En 1848, une municipalité est instaurée, et en 1849, Constantine devient chef-lieu de département. Le régime militaire cède place à une administration civile, avec la création des mejlès en 1854, intégrant d'anciennes familles locales dans le gouvernement.

Événements Historiques

En 1887, des notables de Constantine expriment leur opposition à un projet de naturalisation par pétition. Les émeutes anti-juives du 5 août 1934 font 28 morts. Le 29 mars 1956, suite au meurtre d'un commissaire, de vastes arrestations ont lieu, soulignant les tensions de l'époque coloniale.

Populations

Constantine se distingue par une prédominance musulmane, avec une communauté juive significative, représentant 18 % de la population en 1936. La dynamique démographique a évolué au fil des recensements, reflétant la complexité sociale et culturelle de la ville.

Urbanisme

Le développement urbain de Constantine, marqué par son site calcaire et ses cavités karstiques, s'étend au-delà du Rocher dès le XVIIIe siècle. La colonisation structure cette extension en trois faubourgs principaux et comble la "Brèche", diversifiant ainsi le tissu urbain et reflétant la discontinuité spatiale de la ville.

Le Grand Constantine en 1972

L'aire métropolitaine de Constantine, s'étendant sur un rayon de 15 à 20 km, comprend outre la ville mère, deux villes nouvelles et quatre satellites :

• El Khroub, située près d'un important carrefour d'axes, bénéficie d'un grand marché et de deux zones industrielles (Oued Hammimine et Tarf).
• Aïn Smara, ancien village avec une zone industrielle.
• Didouche Mourad, caractérisée par une cimenterie et plusieurs briqueteries, marque une rupture topographique avec Constantine.
• Hamma Bouziane, ancien village colonial.
• Zighoud Youcef, le plus ancien village colonial.
• Ali Mendjeli, bénéficiant d'une position centrale par rapport à Constantine, El Khroub, et Aïn Smara.
• Massinissa, ville nouvelle.

Constantine est définie comme l'une des quatre métropoles d'Algérie, aux côtés d'Alger, Oran, et Annaba, avec une vocation de développer des fonctions internationales.

Population des agglomérations du Grand Constantine

Agglomération	Population 1998	Population 2008	Strates d'appartenance	Taux de croissance annuel 2008/1998
Constantine	479 122	448 028	métropole	en diminution - 0,68 %
El Khroub	65 239	90 122	suburbaine	en augmentation 3,33 %
Hamma Bouziane	64 749	83 603	suburbaine	en augmentation 2,63 %
Nouvelle ville d'Ali Mendjeli		64 120	urbaine

Évolution démographique de Constantine

Selon le recensement de 2008, la population de Constantine s'élève à 448 374 habitants, enregistrant un taux d'accroissement annuel moyen de -0.7%. Cette évolution irrégulière est marquée par une croissance initialement liée à l'exode rural, suivie d'une régression due à la transformation des logements et à la dégradation du bâti.

Pyramide des âges de Constantine en 2008

La population de Constantine est jeune, avec un tiers ayant moins de 20 ans et plus de la moitié entre 20 et 59 ans. La tranche d'âge de 60 ans et plus représente seulement 10,13 % de la population totale.

Économie de Constantine

Traditionnellement dominée par les secteurs tertiaires et commerciaux, Constantine se distingue aujourd'hui par le commerce des céréales et de l'habillement. Elle constitue un important carrefour d'échanges et de communications dans l'est algérien. Les activités tertiaires incluent le commerce de gros et de détail, l'artisanat - notablement la dinanderie et la broderie sur velours - ainsi que divers services.

L'introduction de l'industrie dans la ville a été progressive, marquée par l'établissement de zones industrielles et l'implantation de complexes tels que Sonacome, spécialisés dans la fabrication de tracteurs et de grues. Depuis 1975, Constantine s'est affirmée comme une cité industrielle, bien que l'industrialisation se soit principalement développée dans sa couronne périurbaine. La ville accueille également le Centre de recherche en biotechnologie et des activités agricoles périurbaines.

Tourisme à Constantine

Reconnue par le quotidien américain USA Today comme l'une des onze villes à visiter dans le monde en 2018, Constantine attire l'attention internationale pour son riche patrimoine et sa beauté unique.

Patrimoine de Constantine

La médina de Constantine, construite sur un bloc calcaire et surnommée le "Rocher", se distingue par sa physionomie originale et son riche patrimoine historique et architectural. Elle est reliée au reste de l'agglomération par des ponts et passerelles, démontrant un mélange de maisons traditionnelles aux toits de tuiles, de vieilles mosquées, et du palais du Bey. Classée patrimoine national en 1990, la médina représente un centre-ville vivant, conservant à la fois des activités traditionnelles et modernes.

Monuments

De nombreuses civilisations ont marqué Constantine, laissant derrière elles des vestiges antiques malgré les reconstructions successives. Parmi eux, le site punique d'El Hofra, l'aqueduc romain, et les thermes de Sidi M'cid, témoignent de la richesse historique de la ville. Le Palais Ahmed Bey, érigé par Hadj Ahmed Bey, illustre l'architecture mauresque baroque influencée par divers styles européens et orientaux.

Patrimoine Religieux

Constantine abrite une centaine de mosquées, dont la mosquée Sidi El Kettani et Sidi Lakhdar, illustrant l'importance du patrimoine religieux dans la ville. La Grande Mosquée, construite sur les fondations d'une église par les Hammadides, est le plus ancien édifice religieux islamique de Constantine.

La Ville des Ponts Suspendus

La géographie unique de Constantine a nécessité la construction de plusieurs ponts, tels que le pont d'El-Kantara et les ponts de Sidi M'Cid et Sidi Rached. Le viaduc Salah Bey, un pont à haubans inauguré en 2014, relie le centre-ville aux hauteurs de la ville, démontrant l'ingénierie moderne au service de l'urbanisme.

Musée

Le musée national Cirta, l'un des plus anciens édifices du genre en Algérie, offre une vue d'ensemble sur les différentes civilisations ayant occupé la région, avec des collections archéologiques, ethnographiques, et des beaux-arts.

Sites Historiques

Des sites tels que Tiddis, une cité numide puis romaine, et les jardins denses du Hamma, contribuent à l'héritage historique de Constantine. Le mausolée royal numide à El Khroub souligne l'importance de la région dans l'histoire numide.

Culture et Littérature

Constantine, désignée Capitale arabe de la culture en 2015, est un centre majeur de la musique arabo-andalouse et du malouf. Le festival international du malouf et d'autres événements culturels animent la ville, témoignant de sa richesse culturelle et artistique.

Cuisine

La cuisine de Constantine est riche et variée, avec des spécialités culinaires telles que le tadjine el Ain, le djari, et une pâtisserie locale diversifiée. La cuisine reflète l'héritage juif et musulman de la ville.

Éducation

Constantine est une ville universitaire majeure, abritant quatre universités et près de 100 000 étudiants. Elle est reconnue pour son excellence académique et son rôle dans la diffusion du savoir et des sciences.

Langues

À Constantine, le parler constantinois, une variante de l'arabe algérien, prédomine, tandis que le chaoui et le français sont également parlés. L'anglais gagne en popularité, surtout parmi les jeunes et dans le milieu éducatif.

Sport

Constantine abrite des clubs sportifs renommés tels que le Club Sportif Constantinois (CSC) et le Mouloudia Olympique de Constantine (MOC), contribuant à la vie sportive active de la ville.

Jumelage

Constantine est jumelée avec plusieurs villes internationales, dont Istanbul, Grenoble, et Sousse, favorisant les échanges culturels et le développement urbain.